Actu Malaisie : la marche pour la démocratie (2)
La marche pour la démocratie à eu lieu samedi, comme prévu.
Son but était de fournir au roi, une proposition de réformes concernant l'élection des représentants du pays.
50 000 personnes ont participé à ce rassemblement, malgré les menaces du gouvernement. En effet, cette manifestation a été déclarée illégale, par peur de l'opposition. C'est pourquoi, bien que le rassemblement se voulait pacifique (pas de casse), les policiers étaient très présents.
Le "Satu Malaysia"("Satu Malaysia" veut dire "Une Malaisie" unie, malgré les différences d'origines de ses habitants), dont le gouvernement est fier était parfaitement représenté dans le cortège : malais, chinois, indien, enfants, grands parents....beaucoup veulent que les choses changent.
Bilan de la journée de samedi :
la ville de Kuala Lumpur vérouillée. Des policiers partout dans les rues prêts à arrêter toute personne portant le tee-shirt jaune du Bersih. Ils ont également mis fin au rassemblement pro-gouvernement, (nombre de participant : 500 personnes) dont la couleur est le rouge.
Bombes lacrymogènes, lances à incendie, coups de matraque, arrestations en chaine (1 441 personnes arrêtées d'après la police royale malaisienne), hélicoptères, ... tout a été mis en oeuvre pour "maitriser" la foule et tenter d'étouffer la contestation.
Concernant les revendications, nous n'en savons pas plus. Le premier ministre à tout fait pour éviter le dialogue et n'était pas en Malaisie ce jour.
Voici un article tiré du site de RFI, qui résume la situation, malgré quelques inexactitudes :
La police a appréhendé plus de 1600 personnes ce samedi 9 juillet 2011 à Kuala Lumpur. Plus de 50 000 opposants étaient descendus dans la rue pour demander des élections libres et transparentes en Malaisie pour 2013. Une manifestation annoncée depuis de nombreuses semaines mais jamais approuvée par le régime. Résultat : une intervention musclée des policiers à coup de gaz lacrymogènes et ces centaines d'arrestations, dont des élus et des figures de l'opposition. L'ancien vice-Premier ministre a participé à ces marches, il a été légèrement blessé dans une bousculade.
Avec notre correspondant à Kuala Lumpur, Vincent Souriau
Au moins 440 personnes ont été arrêtées, selon les autorités malaisienne, avant même le début des rassemblements. Il suffisait d'avoir sur soi un tee-shirt jaune, la couleur symbole du mouvement, pour être tout de suite menotté et embarqué par les forces de l'ordre.
La manifestation à Kuala Lumpur s'est déroulée dans une ambiance de couvre-feu avec des barbelés montés devant les endroits sensibles, les grandes rues bloquées, des bataillons de force anti-émeutes. Il y avait aussi des policiers en civil armés de longs bâtons en bois et visiblement prêt à en découdre. Alors pour contrer ce dispositif, les groupes d'opposition avaient choisi de se disperser, d'appeler à manifester dans plusieurs endroits de Kuala Lumpur.
Brandissant un drapeau malaisien, les protestataires scandaient "reformasi" et "Dieu est grand". Les manifestants réclamaient notamment une politique pour empêcher les votes multiples ou achetés. Malgré les gaz lacrymogènes, les contestataires ont continué, en fin d'après midi à tenter, en trois groupes, de forcer les cordons de police pour gagner le stade Merdeka, puis le palais royal. Le mouvement s'est terminé par des affrontements sporadiques entre la police et de petits groupes de protestataires. Plus de 1 600 personnes ont été arrêtées.
Pourquoi le gouvernement réagit-il avec aurant de violence ?
La Malaisie, c'est une semi démocratie fermement tenue par la même majorité depuis plus de 50 ans. Cette coalition au pouvoir ne veut surtout pas laisser l'opposition gagner des points dans l'opinion. Cela a été le cas en 2007 - manifestation géante là aussi - et plus d'un an plus tard, score historique des partis d'opposition aux élections générales.
Mais cette fois, la menace est plus sérieuse encore à cause du contexte international. D'une part, il y a l'exemple des révoltes arabes, mais aussi dans la région, la percée de l'opposition à Singapour, le résultat des élections en Thaïlande. Tout cela met la pression sur un gouvernement accusé de corruption et critiqué pour sa politique de faveur vers l'ethnie malaise. Dans ces conditions, pas question de déverouiller le processus électoral et d'offrir la tenue d'un scrutin anticipé avant l'échéance de 2013.
_____ Vidéo reportage Al jazeera _____
_____ Vu et mis en ligne par quelques médias et manifestants _____
Rues vides du centre ville de Kuala Lumpur
Barrage policier
Manifestation vers Petaling street (china town)
Rassemblement au pied des tours Petronas
(c) Al jazeera
Police anti émeute aux tours Petronas
(c) Photo Al jazeera
Manifestants vs policiers à Pudu Raya (vers la gare routière pour aller aux Cameron)
Policiers
Policiers anti émeute à Puduraya
Bombes lacrymogènes
Lance à incendie en action
Les jaunes : le Bersih. Toute personne portant ce tee-shirt risquait l'arrestation
(c) Al jazeera
Tee-shirt jaune du Bersih
Les rouges : la manifestation pro gouvernement
_____Vu de notre salon_____
Vue de notre salon : hélicoptère de la police. Slalom entre les immeubles
Vue de notre salon : surveillance policière sur les toits
Vue de notre salon : les manifestants dispersés à Puduraya forment de petits groupes pour rejoindre Merdeka stadium